Rechercher dans ce blog

dimanche 30 septembre 2007

Poème: Élégie pour des Signares

Élégie pour des signares


Je me souviens des temps jadis, où échoués sur le sable,
d’étranges Portugais parlant la langue de Moïse
s’unirent à de nobles et belles Sérères
Je me souviens des premiers cris d’une signare dans les bras de l’Afrique, ouvrant ses yeux pour mieux voir deux visages l’un blanc et l’autre noir.
Je me souviens de toi Cattelina de Rufisco qui lorsque le destin des tiens
fut à deux pas de l’abîme sut par ta sainte ruse le détourner vers Xanadu.
Je me souviens de toi douce Anne Pépin qui grandit à l’ombre du Christ, rencontra un jour sur la plage de Gorée
un noble esprit venu y chercher fortune et qui trouva l’amour en plus.
Et toi Anna Colas ! Qui fut la dernière des mères,
te souviens-tu de ton armaguedon, au crépuscule des célestes signares ?
Oui ! Les siècles ont passé et le temps a posé sur vous
le triste manteau de l’oubli, mais par delà le chaos du monde des pères j’entends revenir le temps des célestes signares.

Jean-Luc Angrand
samedi 27 septembre 2003
Extrait de : Céleste ou le temps des Signares
Edition Anne Pépin 2006 - France
Prix Robert Cornevin 2006